Le monde de Doma

Forêt d’Orthorrigilrond

Généralités

Description du coeur de La Forêt

« La Forêt se transforma soudain. Les arbres étaient plus petits et tous fleuris à perte de vue. Au milieu de cet univers de fleurs, se dressaient les tours d’une cité elfe. Les toits avaient de belles couleurs bleu cobalt, vert émeraude, diamant, dorées… L’architecture était très fin, à tel point qu’on aurait dit de la dentelle. Les bâtiments étaient si hauts et avaient de telles formes que les lois de la physique auraient normalement dû les empêcher de tenir debout.

Lorsque nous arrivâmes au pied de la cité, je compris que tous les murs étaient vivants. C’étaient des arbres ou des lianes qui avaient pris la forme de tours, de fenêtres, de murs, d’escaliers….

Les rues de la cité étaient larges, parsemées de fleurs ainsi que d’arbres fruitiers lourds de fruits mûrs. En les observant, je me fis la réflexion que c’était impossible. Aux abords de la cité, il y avait tous ces arbres en fleurs, dont certains devaient être des cerisiers, alors qu’ici, les cerises, mûres, cotôyaient les pommes, les poires, le raisin, les mangues, les fraises et plus de fruits que je ne saurais en nommer. Tous mûrs, en même temps, en plein printemps !

Des oiseaux, papillons, abeilles et autres insectes volaient en tout sens. Une vision de paradis.

Dans la cité, nous croisâmes tout au plus une vingtaine d’elfes occupés à peindre, à chanter, à se promener. Tous avaient l’air très sereins. Ils nous regardaient, moi et mon escorte, traverser la ville sans s’en émouvoir. Je vis également sur le chemin de grandes créatures humanoïdes au poil raz et au visage à mi-chemin entre l’homme et l’animal. Ils portaient des vêtements très soyeux et étaient occupés à toutes sortes de tâches subalternes. Des serviteurs, sans aucun doute.

Les dryades me conduisirent au pied de la plus grande tour. Elle était si haute que j’arrivais à peine à en distinguer le fait. Nous prîmes les escaliers qui menaient aux étages. À peine eut-on gravi une dizaine de marches que nous étions arrivés au sommet du bâtiment. Je n’eus pas le temps de me remettre de ma surprise que mon attention était déjà happée par le spectacle qui s’offrait à moi. L’escalier débouchait directement sur une « salle du trône » en plein air, au sommet de la tour. De là, nous avions une vue panoramique sur toute la Forêt. Le spectacle était magnifique. Les nuances de verts, jaunes, rouges, bruns et oranges qu’offraient la canopée étaient tout simplement merveilleux. Vue la perspective à laquelle nous voyons les arbres en contrebas, j’estimai que la tour devait mesurer dans les trois-cent mêtres.

La salle, quant-à elle, était composée en son centre d’une allée encadrée par des sièges se terminant par un trône. Le reste de l’esplanade avait une structure en gradins, afin que toutes les personnes qui se tiendraient debout dans la « salle » puisse en distinguer l’allée centrale. À la périphérie, de magnifiques statues d’elfes semblaient apporter leur bienveillance sur l’assemblée.

Le mâitre des lieux siégeait sur son trône. Une dizaine d’elfes étaient assis sur les sièges mais par forcément les plus proches du trônes. Je supposai que les places devaient être associées à des membres du conseil en fonction de leur statut.

De manière générale, les elfes avaient l’air jeune – trente à quarante ans selon les critères physiques humains. Le roi (qui, je l’appris plus tard était en fait le prince Orthorrigilrond en personne) semblait la quarantaine.
Les dryades me conduisirent à quelques mètres de lui et me forcèrent à m’agenouiller. Je le fis sans rétissance.
Le prince avait beau avoir un visage encore jeune, ses traits n’étaient pas naturels. Il possédait une beauté que j’aurais qualifié d’artificielle, un peu comme l’image que je devais moi-même afficher, avec mon corps presque entièrement mécanisé… On ressentait, en regardant le regard du maître de céans qu’il était extrêmement vieux et très antipathique voire dangereux. »

Mémoires du capitaine Leva Eriksen, recueillies par Arthinfil l’elfe sylvestre